Réforme de la voie pro : le compte n’y est toujours pas !

Le SE-Unsa vient d’être reçu par le ministère sur la réforme de la voie professionnelle. Les grilles horaires et les moyens complémentaires en heures professeurs se précisent. Si on est loin du cataclysme annoncé par certains, le compte n’y est toujours pas. Le SE-Unsa continue à revendiquer pour les élèves et les professeurs.

Le SE-Unsa a été reçu par le DGESCO (directeur de l’enseignement scolaire) le 11 septembre pour échanger sur les grilles horaires élèves et les heures complémentaires profs.
Cette phase de discussion précède l’examen des textes en commission spécialisée des lycées le 26 septembre et leur passage pour avis consultatif le 10 octobre au Conseil Supérieur de l’Education.
Si les grilles horaires et les textes de cadrage ne nous ont pas encore été remis, nous avons pu obtenir certaines informations, notamment sur les heures complémentaires professeurs, une dimension capitale pour évaluer si la réforme permettra bien les améliorations qualitatives annoncées.
Pour le CAP
Le principe de « seuils de dédoublement » sera maintenu avec une amélioration du seuil pour le français HG, les mathématiques, sciences physiques, arts appliqués, la PSE et l’EMC qui passerait de 19 à 18. Les heures de projet seraient dédoublées sans conditions de seuil ainsi qu’une partie de l’horaire d’accompagnement personnalisé.
La PSE apparait dans la grille sans baisse horaire envisagée.
Pour le bac pro
Le ministère annonce une augmentation du ratio des heures complémentaires profs en bac pro de 1h en moyenne. Pour les spécialités de production le ratio passerait de 0,575 à 0,625 par élève à partir de 16 élèves (12,5h pour 20 élèves), pour les spécialités de services de 0,48 à 0,52 à partir de 19 élèves (12,5h pour 24 élèves).
La PSE, l’éco-droit et éco-gestion apparaissent dans la grille et il n’y a pas de baisse horaire envisagée.
Les grilles élèves sont allégées afin de dégager des heures pour des groupes à effectifs réduits ou de la co-intervention. C’est une option qui peut être intéressante si aucun moyen ne s’évapore dans l’opération, si les programmes sont adaptés et si les équipes sont accompagnées pour mettre en œuvre les nouveaux dispositifs. C’est bien à l’aune des réponses apportées à ces exigences que nous pourrons mesurer la volonté ministérielle d’investir dans la voie professionnelle afin de transformer qualitativement les conditions d’enseignement des PLP.
L’avis du SE-Unsa
En l’état, ce n’est pas le cataclysme annoncé par certains. Pour autant, nous estimons que le compte n’y est pas. Il manque encore des heures-profs pour aboutir à un équilibre et des précisions doivent être apportées notamment sur l’attribution des heures de co-intervention, sur le calcul des heures-profs dans le cas de regroupements de sections de spécialités différentes. Le cas des disciplines qui voient leur horaire diminué drastiquement dans les grilles élèves doit être revu. On pense en particulier à la LV2 en bac pro et aux arts appliqués en CAP.
Le SE-Unsa porte et continuera de porter avec détermination ses revendications sur une base incontournable : cette réforme ne doit pas être source d’économies budgétaires (donc de postes) et de dégradation des conditions d’enseignement.
Les revendications du SE-Unsa
Le SE-Unsa est porteur de nombreuses revendications pour les personnels et leurs élèves. Ainsi, nous revendiquons :
  • Que les heures d’autonomie (AP, profs) compensent à minima intégralement la perte des heures élèves pour un réel gain qualitatif.
  • Un cadrage clair et précis des moyens pour que l’attribution rectorale des DHG aux établissements ne soit pas sujet à interprétation et ne donne pas lieu in fine, à des économies budgétaires. Définir notamment une dotation pour le regroupement de sections de spécialités différentes.
  • Un volant d’heure profs pour garantir en bac pro des dédoublements en enseignement général et le maintien de seuils de dédoublement pour les CAP.
  • Que les heures de co-intervention soient intégrées dans les horaires disciplinaires afin de garantir ces horaires et de donner de la souplesse aux équipes dans la mise en œuvre de dispositifs pédagogiques divers.
  • La fin des grilles élèves tri annualisées de Bac Pro avec une répartition hebdomadaire disciplinaire par niveau d’enseignement.
  • Le remplacement de l’indemnité de classes à examen (ISS voie pro) par une pondération alignée sur celle de la voie générale et technologique plus juste et rémunératrice.
  • La création d’une indemnité pour les CCF.
  • Le respect du statut des PLP et de leurs obligations de service, qu’ils enseignent en voie scolaire ou dans une UFA.
  • Un plan d’accompagnement et de formation de tous aux nouveaux programmes et référentiels sur le temps de service.
  • Du temps pour le travail collectif dans le temps de service.