Enquête sur l’accueil des élèves d’UPE2A dans l’académie de Strasbourg

En cette rentrée 2019, nous avons eu connaissance de difficultés quant à l’accueil des élèves UPE2A dans l’Eurométropole de Strasbourg.

Classes surchargées = moins ou pas d’inclusion

Les classes à 30 voir 31 élèves se sont multipliées dans bon nombre de collèges, compliquant tous les enseignements. Les répercussions de ces classes surchargées sont encore plus grandes concernant l’accompagnement des élèves allophones des UPE2A.

Certains collèges sont désormais dans l’incapacité totale ou partielle d’inclure ces élèves dans les cours de leurs classes de référence, limitant ainsi parfois les cours  dispensés à ces jeunes aux 12 heures d’enseignement intensif de langue française ( dispensé par l’enseignant.e. référent FLE), en contradiction totale avec la circulaire académique et la circulaire ministérielle sur l’organisation de la scolarité des élèves allophones nouvellement arrivés

Suivi des élèves d’UPE2A: un vrai casse-tête

Pour les collègues que nous sommes, l’inclusion de ces élèves devient un vrai casse-tête dans le contexte de nos classes surchargées où les besoins particuliers ne cessent de croître de même que l’injonction institutionnelle d’y répondre, alors que parallèlement aucun moyen n’est débloqué pour que nous puissions y parvenir. Tout cela représente une source de travail supplémentaire considérable pas toujours concluante, et génère un grand sentiment de frustration, voir de renoncement chez les enseignants .

Elèves sortant d’UPE2A : pas de moyens prévus pour leur accompagnement

La situation est encore plus dramatique concernant ces élèves à leur sortie du dispositif.
Faibles en français – et comment ne le serait-on pas après seulement un an de présence en France et quelques mois passés dans une UPE2A ! – les voilà catapultés dans une classe classique, parfois dans un autre établissement si leur domiciliation le nécessite. Comment les enseignants peuvent-ils aider spécificiquement ces élèves qui rencontrent d’énormes difficultés à l’écrit et à l’oral,tout en gérant le groupe classe dans lequel peuvent se trouver des élèves encore dans le dispositif UPE2A ,voir des élèves de l’ULIS ou de la SEGPA présentes dans l’établissement en situation d’inclusion eux aussi dans la classe ? Des moyens doivent être alloués pour accompagner les jeunes allophones à leur sortie du dispositif !

L’AVIS DU SE-UNSA

Au-delà de cette non-conformité aux textes (motivée sans doute dans les établissements par la nécessité de composer avec la réalité de moyens largement insuffisants ), nous nous inquiétons des chances pour ces jeunes de s’intégrer à terme dans le système éducatif français et de réussir leur orientation dans ces conditions.

L’Ecole inclusive ne peut se contenter de déclarations d’intention à grands renforts d’intervention  médiatiques. Il faut du concret !
L’inclusion doit reposer sur un accompagnement des personnels qui accueillent les élèves à besoins particuliers pour mieux les faire réussir.
Cette réussite ne peut se faire qu’avec une formation adaptée et des moyens appropriés, notamment en réduisant les effectifs des classes incluant les élèves d’UPE2A ce qui signifierait de compter enfin ces élèves dans les effectifs globaux des établissements.
Nous réclamons également des moyens pour suivre les élèves qui sortent du dispositif car pour ceux-là, rien n’existe actuellement.

Nous vous proposons en conséquence de répondre à cette courte enquête pour nous permettre de dresser un bilan de la situation et porter des revendications en terme de moyens et de formation auprès des autorités rectorales

Enquête accueil des élèves d’ UPE2A dans l’académie de Strasbourg