Enseignement en distanciel : un an après, toujours pas prêts ! A qui la faute?

Dans de très nombreuses académies, les enseignants qui ont voulu utiliser les Environnements numériques de travail (ENT) ou la classe virtuelle du Cned pour cette première semaine d’enseignement à distance, se sont retrouvés avec des outils académiques ou nationaux en rade.
Comme vous, le SE-Unsa est d’autant plus exaspéré que le ministre n’a cessé de dire que « tout est prêt »...

Clairement, non, nous n’étions pas prêts. Aux mêmes causes, les mêmes effets ! Le ministère n’a donc visiblement pas appris grand chose du bug de l’an dernier.
À force de refuser d’envisager la fermeture des écoles, le ministre a juste oublié qu’il fallait quand même se préparer sérieusement à cette éventualité.
Zéro anticipation, aucun exercice grandeur nature pour vérifier que les serveurs tiendront.
En revanche, beaucoup de pressions sur les enseignants pour qu’ils utilisent les ENT et rien que les ENT pour assurer le lien à distance.
Et beaucoup d’auto-satisfaction dans le bilan officiel du premier confinement aux Assises du numérique à Poitiers…
Les enseignants et les familles pouvaient être rassurés, nous avions été bons, nous serions encore meilleurs la prochaine fois !

L’avis du SE-Unsa

On peut comprendre la colère de tous ceux qui ont travaillé dur pour adapter leurs activités pédagogiques, qui se sont retrouvés le bec dans l’eau au moment clé et, cerise sur le gâteau de l’énervement, ont du subir en plus toute la semaine d’incroyables justifications, toutes plus farfelues et scandaleuses les unes que les autres : attaques en provenance de l’étranger, problèmes de “tuyaux” du ressort des collectivités territoriales, connections simultanées imprévues de milions d’usagers …( Zut alors! lLes profs et les élèves ont voulu travailler dès mardi matin 8h, c’est sûr, c’était un problème qu’on ne pouvait pas anticiper…)

Plus de modestie et d’honnêteté de la part du ministre et de la direction du numérique auraient été bienvenues… ainsi que des investissements adéquats en moyens et en personnels techniques tout au long de l’année écoulée pour calibrer correctement des serveurs susceptibles d’accueillir plusieurs millions d’utilisateurs en même temps ou pour se doter comme toute grande “entreprise” de systèmes de sécurité permettant de contrer des attaques éventuelles.

Il y a bien longtemps que la réalité virtuelle véhiculée par notre ministre dans les médias n’a rien à voir avec ce que vivent les personnels et les usagers de notre école.
La semaine dernière, le réel s’est rappelé au bon souvenir du ministre, malheureusement aux dépens de la communauté éducative.

Le SE-Unsa espère que ces 15 jours de vacances inopinées permettront une seconde semaine de distanciel plus opérante entre le 26 avril et le 3 mai.