LES ENSEIGNANTS AU BORD DE L’ÉPUISEMENT: Enquête du CHSCT-D67

A l’initiative du SE-Unsa 67, les représentants du personnel en CHSCT-D 67 ont mené une enquête auprès de plusieurs établissement scolaires choisis au hasard, enquête présentée lors de la conférence de presse ce jour (06/01/2022) à 14h00.

Les réponses du terrain sont très éloignées des déclarations ministérielles, mais surtout extrêmement alarmantes quant au niveau de stress et d’épuisement exprimé par les personnels. Mépris, lassitude, sentiment d’être exploité dominent et sont exprimés par une grande majorité.

160 établissements ont participé à l’enquête flash dont 36 écoles maternelles, 62 écoles élémentaires, 25 collèges et 37 lycées.

Ci-après l’analyse de leurs réponses.

Équipement en capteur CO2 / Ventilation :

Seules 8.8 % des écoles maternelles ou primaires sont équipées en capteur CO2. Cet équipement est installé dans 17.5% des lycées et 64 % des collèges. (données confirmées par une enquête de la DSDEN)

Près de 20 % des établissements disposent de salles de classe dont l’ouverture des fenêtres est limitée à l’oscillo-battant

Masques:

Plus de 65 % des interrogés déclarent ne pas disposer de masques en nombre suffisant et plus d’un enseignant sur deux porte un masque acheté sur fonds propres, notamment des masques chirurgicaux.

Auto-tests :

2 personnels sur 3 en ont été équipés, mais 75% des répondants estiment que le nombre d’auto-tests fournis est insuffisant.

Aggravation des Risques PsychoSociaux :

Comparaison de la réponse à deux questions de l’enquête à l’enquête de la DEPP « les enseignants face aux risques psychosociaux »  menée auprès de cadres de la fonction publique en contact avec un public (*).

ItemGroupe de référence (*)Enquête Enseignants Janvier 2022
Je vis des changements imprévisibles ou mal préparés  28%94.6 % 
J’ai le sentiment d’être exploité 17,7%85.5% dont 53 % qui répondent « tout à fait » à cette question

95% des personnels ne se sentent pas soutenus par le ministère. Tous les directeurs d’école évoquent la désorganisation qu’a suscité l’annonce dimanche soir d’un nouveau protocole. Un amer sentiment de mépris est exprimé quant à la forme de la communication du ministre.

Moins d’un personnel sur deux se sent soutenu par son supérieur hiérarchique direct.

Deux tiers des personnels ont le sentiment que la gestion du protocole (contact-tracing, non-brassage, tests, …) les empêche d’effectuer leurs missions. Cette part atteint 94 % chez les directrices ou directeurs d’école et expriment l’impossibilité d’effectuer leurs missions ordinaires.

Plus de 90% des agents déclarent subir des changements mal préparés.

85.5 % des personnels déclarent avoir le sentiment d’être exploités.

Le SE-Unsa à tous les niveaux dénonce depuis le début de la crise la manque de moyens et l’impréparation. Nous revendiquons, sans délai,  la mise en place d’outils et l’embauche de personnels pour répondre à la souffrance du terrain.
Depuis mars 2020, le SE-Unsa à tous les niveaux ne cesse de demander des moyens pour pouvoir répondre aux nécessités réelles du terrain. Aujourd’hui encore, c’est le mépris et la désorganisation qui règnent mais le SE-Unsa 67 ne baisse pas les bras. Un CHSCT extraordinaire se tiendra lundi 10 janvier, nous y porterons votre parole.

Les données de l’enquête en quelques graphiques