Les réunions du chantier de la réforme des retraites pour les enseignants et personnels du 2d degré ont démarré le vendredi 24 janvier 2020. Suite à la consultation auprès de ses adhérents, le SE-Unsa a rappelé la défiance forte des enseignants envers les annonces du gouvernement, ainsi que la nécessité et l’urgence d’une revalorisation pour tous les personnels. Celle-ci ne peut en aucun cas s’accompagner d’une augmentation du temps de travail ou d’un alourdissement des tâches, le SE-Unsa a clairement indiqué au ministère qu’il s’agissait d’une ligne rouge.
L’objectif du ministère pour ce premier atelier sur le 2d degré était l’examen des missions visibles et invisibles des enseignants, CPE, psychologues de l’Éducation nationale avant la poursuite de la concertation tout au long des prochains mois.
Les échanges ont porté autour des thèmes suivants :
- enseignement devant les élèves ;
- accompagnement personnalisé des élèves ;
- relations aux familles ;
- continuité du service public ;
- quelles autres missions ?
L’avis du SE-Unsa
En ouverture de la réunion, le SE-Unsa, à l’appui de la consultation de ses adhérents, a lancé un avertissement au ministère. 87 % d’entre eux sont dans la défiance et ne croient pas à la revalorisation et au chantier qui s’ouvre. Son inscription dans la loi ne les rassure pas. Il y a urgence à ce que le ministère donne des gages de sa sincérité.
Le SE-Unsa a rappelé les lignes rouges : hors de question d’augmenter le temps de travail des enseignants du 2d degré ou d’alourdir leurs tâches.
Le SE-Unsa a accueilli positivement l’ouverture d’un dialogue social pour s’intéresser au bien-être des enseignants.
Pour le SE-Unsa :
- Le besoin de stabilité des enseignants doit être pris en compte. Le ballet des réformes incessantes contribue à la perte de sens du métier. Il est temps d’en finir avec les injonctions contradictoires ;
- Le fonctionnement du ministère doit évoluer. Il est nécessaire d’en finir avec les directives brutales et le management vertical du ministère qui méconnaît la diversité des besoins et la capacité à agir des enseignants sur le terrain.
- Les enseignants doivent être reconnus comme des acteurs en capacité de déterminer efficacement les modalités de leur action, en leur laissant les espaces d’autonomie et d’initiative professionnelle.
- Les enseignants, CPE, psychologues de l’Éducation nationale doivent pouvoir bénéficier de formations sur leur temps de travail pour s’adapter à l’évolution des contraintes auxquelles ils sont soumis et à la complexification et multiplication de leurs missions (formation à l’entretien avec les familles, prise en charge de la diversité des élèves sans pour autant tout individualiser, accompagnement des élèves dans les processus d’orientation, travail dans les collectifs professionnels…).
Le SE-Unsa a profité de la présentation de la cartographie des primes pour revendiquer la nécessaire revalorisation des enseignants, CPE et PsyEN par des augmentations indiciaires et indemnitaires. Les indemnités doivent être augmentées sans contreparties et une indemnité semblable doit être créée pour tous les personnels qui n’en bénéficient pas actuellement.
Le SE-Unsa s’emparera des différentes réunions qui s’ouvrent dans le chantier de la réforme des retraites pour porter ses exigences pour l’ensemble des personnels.