Les évaluations nationales reviennent sur les pupitres à cette rentrée en CP et 6e. Les élèves de 6e notamment seront évalués sur support numérique dans deux disciplines, le français et les mathématiques, en novembre. Le protocole national a été testé par la Depp (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) l’an dernier et il est maintenant étendu à l’ensemble des collèges. Nous n’avons pas pu juger de la pertinence des exercices, y compris de leur lien avec les compétences du socle, ils ne nous ont tout simplement pas été présentés!
Les corrections seront automatisées et les établissements disposeront dès le lendemain du « profil » de chacun des élèves de 6e qu’il accueille. La Depp analysera ensuite l’ensemble des résultats et produira des comparaisons entre les résultats de chaque établissement et la moyenne nationale. Ces indicateurs, qui seront connus en mars, pourront devenir des outils de pilotage dans le dialogue de gestion avec les recteurs et dans l’élaboration du projet pédagogique de l’établissement pour la rentrée suivante.
Pour le SE-Unsa, les enseignants sont les mieux à même de choisir les modalités d’évaluation des élèves, et le moment pertinent pour les évaluer. Ils disposent d’ailleurs déjà de banques d’outils pour les y aider. Ce diagnostic arrive trop tard pour l’organisation d’une prise en charge différenciée des élèves, et crée dès leur entrée en 6e un climat anxiogène alors que depuis quelques années, tous les efforts étaient mis en œuvre pour mieux accompagner l’entrée au collège, en améliorant la liaison CM2/6e !
Les enseignants de l’Unsa dénoncent cette mesure prise sans concertation et continuent à proposer de changer les méthodes d’évaluation. L’évaluation doit être positive, au service des apprentissages et de la diversification pédagogique. Au-delà d’établir un bilan des acquis , ce qui est intéressant, c’est de comprendre pourquoi l’élève n’a pas réussi tel ou tel exercice et de pouvoir l’accompagner dans la construction de stratégies appropriées. C’est là que les enseignants attendent vraiment le ministre : ils n’ont pas besoin de lui pour repérer les difficultés des élèves, ils ont en revanche besoin d’un formation continue de qualité et de temps collectifs dans les collèges pour travailler ensemble à la construction des réponses pédagogiques les plus pertinentes.