École et immigration : des chiffres pour débouter les clichés

Article publié le samedi 13 octobre 2012.

Pour le dernier rapport de l’Insee, l’échec scolaire n’est pas lié à l’origine géographique des élèves mais à leur appartenance à un milieu social défavorisé. Des chiffres comme une claque aux bien mauvaises idées.

La scolarisation des nouveaux arrivants non francophones

En 2010-2011, 38 100 nouveaux arrivants non francophones ont été scolarisés dans les 1er et 2nd degré en France métropolitaine et DOM.
Cela représente 0.5% des écoliers et 0,4% des élèves du 2nd degré.
Trois zones en France métropolitaine concentrent plus de la moitié de ces élèves : l’Île-de-France, le pourtour méditerranéen et la région lyonnaise. Dans les DOM, 2/3 de ces élèvessont scolarisés en Guyane.

Un parcours scolaire influencé par le milieu social

En 2007, 1 collégien sur 10 entrant en 6ème est issu d’une famille immigrée mais il faut souligner que ¾ de ces enfants sont nés en France.
Le rapport montre également que les enfants d’immigrés sortent plus souvent du système éducatif que les autres. Cela s’explique par les conditions sociales qui touchent plus fortement ces familles (faible niveau de vie, parents non diplômés, pas de chambre individuelle).
A situations familiales comparables, les enfants de familles immigrées ont des résultats quasi identiques aux autres en mathématiques et français, leur parcours scolaire est même meilleur.

Les familles immigrées attendent beaucoup de l’école

L’aspiration à une ascension sociale est forte : 70% des familles immigrées souhaitent que leurs enfants poursuivent des études au-delà de 20 ans, même s’il connaît de grandes difficultés dans sa scolarité, contre 53% des autres familles.

Des parents plus discrets mais investis dans le suivi de leur enfant

Moins présents aux réunions de début d’année et dans les élections de parents d’élèves au collège, les parents immigrés rencontrent autant les professeurs que les autres au cours de l’année. L’aide aux devoirs est par contre généralement assurée par un frère ou une sœur et/ou par des intervenants extérieurs.

Pour le SE-Unsa ce rapport brise quelques clichés. Nous sommes loin des propos de C. Guéant qui attribuait la grande majorité de l’échec scolaire à l’origine étrangère des élèves. Par contre, la situation sociale est déterminante dans la réussite scolaire. Une politique de la ville résolue, une éducation “prioritaire” confortée dans ses missions et moyens avec une volontée d’assurer la continuité des actions engagées sont, par exemple, essentiels.