Le SE-Unsa a interrogé plus de 7500 enseignants des lycées et des collèges sur leur vie quotidienne au travail : ont fait l’objet de cette étude leurs espaces et leur temps de repos, l’équipement des salles, leur santé et leurs arrêts de travail, leur utilisation du registre santé et sécurité ou encore leurs problèmes de voix ou d’audition.
Et les résultats alors ?
Ils sont inquiétants. Il est temps de parler des risques psychosociaux dans l’Éducation nationale quand 77 % des collègues ont du mal à concilier leur vie professionnelle et personnelle, quand l’activité professionnelle a des répercussions sur le sommeil pour 76 % des répondants à l’enquête, ou quand ils jugent le métier, certes passionnant à 30 %, mais aussi épuisant à 27%, stressant à 23 % et décourageant à 22 %.
Il est temps de parler de la santé des enseignants quand dans l’enquête, 51 % des collègues indiquent avoir déjà eu un arrêt de travail lié à leur activité professionnelle, quand 46 % ont régulièrement des problèmes de voix et 32 % des problèmes d’audition. Ils souhaitent d’ailleurs pour 87 % d’entre eux une visite médicale régulière et pour 74 % un aménagement de leur fin de carrière.
Il est temps de parler du moral des profs ! 48 % ne se sentent pas soutenus par leur hiérarchie, 37 % ne se sentent pas soutenus par les familles des élèves, 12 % envisagent une réorientation professionnelle à court terme et 19 % à moyen terme. Pour 90 % d’entre eux leur charge de travail augmente d’année en année et ils dénoncent souvent le travail d’évaluation et le travail « administratif » croissants.
Il est temps de parler de l’environnement de travail. Enseigner est un métier, avec ses espaces, ses équipements, ses rythmes…qui ne font vraiment pas l’unanimité : 75 % des enseignants ne sont pas satisfaits des conditions de repos en salle des profs (71 % pour les conditions de travail), et 32 % des collègues indiquent que l’équipement et le mobilier de leur salle n’est pas adaptée (matériel informatique vétuste, classes trop petites, chaises et tables ne permettant pas le travail d’équipe…).
Il est temps de parler de l’environnement sonore. Pour 78 % des enseignants, la situation la plus stressante en classe, avant les effectifs et l’indiscipline c’est…le bruit ! Et donc plus largement un problème de locaux, d’insonorisation, de conditions de travail qui peuvent avoir des répercussions graves sur la santé.
Quelle suite donner à ces résultats ?
D’abord, ces résultats vont être communiqués, de manière très large : à tous les enseignants, au ministère par le biais de nos représentants dans les comités hygiène et sécurité – conditions de travail, mais aussi aux collectivités territoriales en charge du bâti scolaire, dans les Conseils académiques et départementaux de l’Éducation nationale.