Le conseil scientifique préconisait le 20 avril le maintien de la fermeture des établissements scolaires: En vain!

Dans une note rendue le lundi 20 avril aux autorités nationales, le Conseil scientifique  préconisait la fermeture des crèches, des écoles, des collèges, des lycées et des universités jusqu’en septembre.  Cet avis n’a opportunément pas été diffusé dans les médias avant la date du 24 avril …

Pour justifier cette proposition, le Conseil mettait en avant que « (…)le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif que sont les écoles et les universités, avec des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes. »

Le Conseil scientifique dont on nous rappelle à longueur d’interventions officielles que ses avis guident les décisions nationales n’a donc été ni entendu ni suivi dans ses mises en garde concernant la question de la réouverture des établissements scolaires.

Dans une nouvelle note du 24 avril le Conseil scientifique développe donc des préconisations pour la réouverture annoncée, contre laquelle il s’était positionné mais qui a été décidée par les politiques malgré tout. (Cherchez l’erreur…)

Ces préconisations sont nombreuses et montrent que l’organisation d’une réouverture va être très complexe, pour ne pas dire impossible à mettre en œuvre :

Morceaux choisis :

  • « Chaque élève et chaque membre du personnel des établissements scolaires doit être en mesure de procéder à un lavage des mains (eau, savon liquide, papier à usage unique) au minimum à l’arrivée à l’école avant le début de la classe et à la fin des cours »
  • « Un bionettoyage de l’établissement (salles de classe mais aussi parties communes) en insistant sur les zones fréquemment touchées (poignées de porte, interrupteurs par exemple) devra être réalisé plusieurs fois par jour  »
  • « La règle de distanciation sociale dont le principe est le respect des distances minimales (1 mètre au moins de chaque côté notamment pour les tables) permet d’éviter les contacts directs une contamination respiratoire et par gouttelettes. Elle devra être respectée dans tout l’établissement scolaire (salle de classe, couloir, escalier, réfectoire ….).
  • « Les établissements scolaires devront réfléchir avant leur réouverture et en fonction de la taille de l’établissement à l’organisation de la journée et des activités scolaires (entrée en classe, sortie des classes, déplacements dans l’établissement dans les couloirs, récréation…) afin qu’au mieux, les élèves d’une classe ne croisent pas les élèves d’une autre classe ou que les élèves d’un même niveau ne croisent pas les élèves d’un autre niveau.»
  • « Si cela est possible, le Conseil scientifique préconise que les enfants mangent dans la salle de classe à leur table. »
  • « Les temps de récréation devront être adaptés à cette stratégie de non brassage des élèves. »
  • « Des masques alternatifs de production industrielle ou artisanale antiprojection devront être portés par les personnels des établissements scolaires et par tous les enfants à partir du collège »
  • En cas de découverte d’un cas de Covid-19 dans la communauté éducative, le Conseil préconise « la fermeture de la classe ou de toutes les classes du même niveau en fonction de l’organisation retenue par l’établissement scolaire avec éviction des élèves concernés pendant 14 jours. »

Autant dire que le retour dans les établissements risque d’être très vite complexe dès qu’un cas apparaîtra dans un groupe d’élèves accueillis.

L’avis du SE-Unsa

Le conseil scientifique a très clairement fait connaître son opposition à la réouverture des établissements scolaires, sans être écouté. Ses préconisations émises ensuite pour une éventuelle reprise imposée par le gouvernement nous semblent être incontournables. La liste des exigences est très importante et sera difficile à mettre en œuvre concrètement.

Encore faudrait-il d’ailleurs que le Conseil scientifique soit écouté cette fois-ci par nos dirigeants… Rien n’est moins sûr puisque ce conseil a déjà été désavoué une fois !

Fort de l’avis du 20 avril du Conseil scientifique désormais rendu public, le SE-Unsa continue de dire que cette reprise est   prématurée pour la date du 11 mai:

  • Cette échéance ne permettra pas de remplir en temps voulu toutes les conditions sanitaires nécessaires pour assurer la sécurité de tous.
  • Dans cette reprise précipitée, le gain pédagogique pour les élèves en situation scolaire ou sociale difficile risque d’être extrêmement faible.
  • Ce dont on n’est sûr en revanche, c’est qu’elle va générer sur le terrain des situations inextricables et anxiogènes pour tout le monde (personnels, élèves, parents). 

Si la santé des citoyens est la priorité à tout prix comme l’avait annoncé notre Président et  semblait le laisser penser deux mois de confinement, il est pour nous  nécessaire aujourd’hui que nos dirigeants suivent l’avis des experts et   leurs préconisations !

Certes les arguments économiques et sociaux existent et cette crise aura des conséquences importantes . Mais les conditions de sécurité sanitaires de reprise dans les établissements scolaires  (que seuls des experts scientifiques indépendants peuvent définir) ne sont pas garanties.
Le comité exprime clairement que le risque de reprise de l’épidémie est là et par conséquent celui du re-confinement aussi. 
Or s’il y a une seconde vague épidémique, les conséquences sociales et économiques seront bien plus violentes que lors de la première.

Après deux mois de confinement est-il vraiment nécessaire de prendre tant de risques en réouvrant les établissements scolaires à partir du 11 mai ? Les experts disent NON.

Le SE-Unsa argumentera en ce sens lors des différentes réunions avec les autorités dans les semaines prochaines.