Malgré les efforts consentis par la délégation académique au numérique éducatif (DANE) et une communication qui se veut rassurante au niveau rectoral, MBN est toujours un outil catastrophique concernant la gestion des élèves pour le module vie scolaire. Il engendre des risques psycho-sociaux accrus, notamment en termes de stress pour tous les personnels utilisateurs, particulièrement pour ceux de la vie scolaire et encore plus pour les CPE. Il est impératif de fournir aux collègues un outil performant et ergonomique dans les plus brefs délais !
Une mise en place générale imposée par la Région
L’année scolaire passée a marqué les débuts très chaotiques du nouvel espace numérique de travail dans la région Grand’Est : Mon Bureau Numérique (MBN). Débuts chaotiques dus à son installation dans la plus grande précipitation.
Dans l’académie de Strasbourg, l’outil MBN a été imposé dans tous les établissements avec le module de gestion des absences et des sanctions – cela n’a pas été le cas dans l’académie de Nancy-Metz et celle de Reims, où les collègues ont gardé une autonomie dans le choix de leur outil. Une mise en place générale imposée par la Région
Aucune évolution satisfaisante en 2018/2019
Si les difficultés du portail MBN se sont quelques peu atténuées au fur et à mesure de l’avancement de l’année scolaire, il n’en a pas été de même pour le module de traitement et de suivi des absences et sanctions. Ce dernier a très rapidement montré des manques graves qui ont énormément pénalisé le fonctionnement d’une majorité de services de la Vie Scolaire des établissements et dégradé les conditions d’exercice des collègues CPE à leur tête.
Malgré les efforts de la DANE tout au long de l’année scolaire 18/19, l’outil a péniblement évolué avec grande lenteur, et son utilisation posait toujours des problèmes à la fin d’année : gestion des courriers d’envoi, utilisation du fichier statistique compliquée, ergonomie du module pas agréable, photographie d’élèves difficilement intégrables, listes multicritères limitées, bilan trimestriel des absences pour une classe impossible, présentation peu ergonomique des documents, …
Le CHSCT-A a été saisi et a formulé un avis le 5 octobre 2018. Le CHSCT-A relevait que « Les plus affectés par ces dysfonctionnements sont les CPE qui ne peuvent plus assurer correctement un suivi des absences des élèves. Outre les problèmes de responsabilité et de crédibilité auprès des parents que cela entraîne, le temps consacré à pallier les défaillances du système s’avère considérable et plonge tous les personnels de vie scolaire dans un stress permanent depuis la rentrée scolaire. »
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Aucune perspective d’amélioration notoire du module
A la rentrée 2018/2019, sans attendre plus longtemps, certains établissements ont décidé de changer de produit pour le module de suivi de la Vie Scolaire, en finançant cet achat sur leurs fonds propres.
En ce début d’année 2019/2020 le mouvement de changement du module absences-sanctions s’est intensifié car les collègues CPE ne pouvaient plus attendre des améliorations trop lentes, trop parcellaires à venir. Dans les services de la Vie Scolaire, le temps ne s’arrête pas ! MBN représente véritablement un outil qui dégrade les conditions de travail.
L’avis du SE-Unsa
Nous déplorons que la Région Grand’Est impose aux collègues CPE et à tous les autres utilisateurs, un outil de travail inadapté et générateur de risques psycho-sociaux.
Quand on imagine le gâchis financier, on se prend à rêver de l’existence, au niveau national, d’un outil commun performant, permettant de suivre efficacement tous les aspects du travail des services de la vie scolaire et celui des enseignants. Face à la surdité de l’administration, le SE-Unsa souhaite que les EPLE alsaciens puissent choisir leurs propres outils de manière autonome. Cet outil devrait être à notre sens financé par les pénalités versées par l’entreprise Kosmos pour avoir livré un produit indigent et apparemment impossible à améliorer !
Didier PETER et Laurence HOPP