Dans son programme, Emmanuel Macron proposait des évolutions pour la voie professionnelle :
« Faire de l’alternance le cœur de l’enseignement professionnel : Demain, l’apprentissage sera le cœur de l’enseignement professionnel, tant dans les lycées que dans le supérieur. »
« Nous agirons pour que l’alternance devienne la voie d’accès dominante aux emplois de qualification moyenne. »
« Développer l’alternance et l’apprentissage afin de lutter contre le chômage endémique qui frappe les moins de 25 ans. »
Quand Emmanuel Macron parle d’alternance, il s’agit visiblement d’apprentissage. Aucun autre mode de formation n’est évoqué.Il nous semble indispensable de rappeler que les formations en alternance sont, par définition, celles qui intègrent des périodes de travail en milieu professionnel (entreprise, administration…). Elles regroupent les formations scolaires en lycées professionnels (CAP, bac pro, BTS), l’apprentissage, les contrats de professionnalisation mais aussi des formations post-bac (BTS, IUT, licences pro, master pro…). L’apprentissage n’est donc qu’une des formes de la formation par alternance. Un élève inscrit en formation scolaire, en lycée professionnel est bien un « alternant ».
En France, l’enseignement professionnel public sous statut scolaire accueille à lui seul près de 670 000 jeunes jusqu’au niveau IV, alors qu’ils sont 270 000 en apprentissage toutes structures confondues. Il les accueille tous, sans discrimination sociale, ethnique ou de genre.
Pour le SE-Unsa, les formations sous statut scolaire restent le meilleur moyen de qualifier l’ensemble des jeunes notamment au niveau V et IV. Et ce d’autant plus au regard des taux de rupture de contrat en apprentissage qui s’élèvent à un tiers (rapport inspection générale des affaires sociales, février 2016).
Au delà des modes de formation, la croissance économique et la conjoncture, les stratégies de recrutement des entreprises ou le fonctionnement des marchés du travail sont plus que jamais des facteurs majeurs pour l’insertion globale des jeunes dans l’emploi.
« Nous développerons les périodes de pré-apprentissage »
« Nous affecterons la totalité de la taxe d’apprentissage au financement de l’apprentissage. »
« Nous associerons dans l’enseignement secondaire comme dans le supérieur, les branches professionnelles dans la définition des programmes et dans l’organisation des formations. Les branches définiront également les métiers pour lesquels les formations par apprentissage devront être privilégiées. »
Le SE-Unsa continuera de défendre un aménagement du territoire qui prenne en compte les aspirations des jeunes et les besoins sociaux, et non uniquement les besoins économiques immédiats de proximité. Cela passe par la préservation et le développement d’une offre de formations suffisamment diversifiée sur l’ensemble du territoire et ce afin de garantir un véritable choix pour l’ensemble des jeunes.
Si l’alternance statut scolaire/statut d’apprenti peut être une réalité individuelle, le SE-Unsa refuse que les parcours mixtes soient imposés dans le cadre de la carte des formations. Les formations en apprentissage ne doivent pas se substituer aux formations sous statut scolaire mais être proposées en complément.