Réformer le bac : pour quoi faire ?
Un consensus existe dans la société et dans le monde éducatif, pour réformer le bac, mais comment ? Pour les enseignants de l’Unsa, le premier diplôme de l’enseignement supérieur doit mieux y préparer, afin de réduire les taux d’échec important en premier cycle, être exigeant et mieux certifier les acquis et les compétences des élèves.
En attendant que les conclusions du rapport soient connues, dans quelques semaines, le SE-Unsa veut peser dans le débat sur deux sujets : l’organisation du travail des enseignants et leur charge de travail, notamment pour évaluer les élèves.
Le SE-Unsa s’oppose aux suppressions de postes prévues dans le programme présidentiel d’Emmanuel Macron alors que les effectifs des lycées vont continuer à augmenter dans les prochaines années. Les changements nécessaires du baccalauréat et du lycée ne doivent pas être des prétextes pour ces suppressions de postes, au risque de faire échouer toute évolution du système éducatif.
La réduction du nombre des épreuves terminales à 4 seulement telle qu’elle a été annoncée ne doit pas aboutir à une nouvelle hiérarchisation des disciplines. La fin de l’année scolaire de terminale, quand les orientations post-bac seront déjà connues des élèves, pourrait être désorganisée sans réorganisation plus large du lycée.
Un sujet central pour la réforme : les conditions de travail des enseignants
Une organisation semestrielle est une des pistes envisagées pour échelonner les épreuves, permettre une construction progressive du parcours des lycéens, voire concentrer le dernier semestre à la préparation des épreuves terminales. Si elle était retenue, le SE-Unsa demande que les emplois du temps des deux semestres soient communiqués dès le début de l’année pour permettre aux enseignants, souvent en difficulté pour concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle, de s’organiser. Il demande également que le différentiel d’heures effectuées n’excède pas deux heures. La réforme du bac ne doit pas se faire au détriment des conditions de travail des enseignants !
Le SE-Unsa refuse un débat simpliste entre épreuves terminales et contrôle continu limité à des moyennes.Cette vision étriquée du contrôle continu pourrait accroître la pression des familles, des élèves et de l’institution sur l’évaluation et augmenterait les inégalités entre établissements. Si l’examen du baccalauréat, avec ses 4 millions de copies à corriger, est sans doute trop lourd, d’autres solutions existent, comme par exemple des épreuves partielles qui, encadrées par des banques d’épreuves et l’organisation de la correction au sein de bassins d’établissements, garantiraient l’égalité entre les élèves.
Évaluation : reconnaître la charge de travail des enseignants
Si cette solution devait être retenue, les enseignants de l’Unsa exigent la création d’une indemnité reconnaissant la charge de travail accrue des enseignants de lycée pour mettre en œuvre ces évaluations certificatives.
Le « bac », monument national vieux de deux siècles, peut et doit évoluer, mais ces changements ne doivent pas répondre à une logique comptable et gestionnaire : l’examen et le lycée plus largement doivent évoluer pour mieux préparer les lycéens à leur orientation et favoriser leur réussite dans l’enseignement supérieur.