Réforme du lycée : ça se précise !

Comment s’organisera l’offre d’enseignements de spécialité dans les lycées généraux ? Depuis la parution du BO n° 32, jeudi 6 septembre 2018, on en sait un peu plus (note de service n°2018-109 du 5-9-2018).
On devrait retrouver dans chaque lycée une offre d’enseignements de spécialité correspondant peu ou prou aux séries et options en place.

Sept spécialités garanties « à proximité »

Les recteurs seront chargés d’offrir une carte académique de spécialités cohérente. Ainsi, il est expressément recommandé de garantir l’accès, dans un périmètre raisonnable, aux sept spécialités qui débouchent sur les études supérieures « les plus classiques » :

  • humanités, littérature et philosophie ;
  • langues, littératures et cultures étrangères ;
  • histoire géographie, géopolitique et sciences politiques ;
  • sciences économiques et sociales ;
  • mathématiques ;
  • physique-chimie ;
  • sciences de la vie et de la Terre.
C’est le minimum que l’on puisse faire. On aurait aimé davantage d’ambition en intégrant, par exemple, à cette liste « sciences de l’ingénieur » et « numérique et sciences informatiques ».

Pour les spécialités plus spécifiques, arts, littérature et LCA*, une carte académique voire nationale sera établie. Le ministère et les rectorats iront-ils jusqu’à les réserver aux établissements les moins attractifs ou les plus isolés comme le recommande le ministre ?

La spécialité « biologie-écologie » ne sera offerte, comme prévu, que dans les lycées agricoles.

Alors, une réforme pour rien ?

Il restera aux établissements, une fois les enseignements de spécialité fixés, à proposer des menus (trinômes en première et binômes en terminale) en tenant compte de la pertinence des poursuites d’études, de l’équité territoriale et des priorités académiques… et des choix des élèves. Les élèves entrés en seconde cette année devront choisir leurs trinômes au cours du second trimestre. Le conseil de classe pourra éclairer ce choix en donnant des recommandations à la fin du deuxième trimestre.

Les lycées disposeront-ils de suffisamment de moyens pour proposer des combinaisons qui sortent des sentiers battus des actuelles séries L, ES, S ? Les élèves pourront-ils associer des enseignements de spécialité « littéraires » et « scientifiques », par exemple ? C’est ce que le ministre a promis aux familles et aux jeunes. Le risque est grand de les décevoir.
Au SE-Unsa, nous souhaitons clairement que les choix soient plus ouverts que les séries actuelles.

La réforme crée un tronc commun conséquent (16 heures par semaine) et permet donc de composer des classes indifférenciées, dans lesquels les élèves n’ont pas tous choisi le même trinôme de spécialités pour sortir de la domination de la série S, perçue non pas comme une série scientifique mais comme la série des meilleurs élèves.

Pour le SE-Unsa, il est urgent que les équipes s’emparent de ces enjeux via le conseil pédagogique, par exemple.

* Langues et cultures de l’Antiquité