Rémunérations : une augmentation pour tous insuffisante, un pacte à côté de la plaque!

Les arbitrages de l’Élysée sur la revalorisation des personnels enseignants, CPE et PsyEN ont été rendus. Ils montrent que le président de la République n’a pas compris comment attirer vers l’Éducation nationale ni comment donner envie d’y rester. Malgré une enveloppe de 935 millions d’euros, la répartition des moyens décidée, inégalitaire et conditionnée en partie au « travailler plus pour gagner plus » ne peut que provoquer le mécontentement et la colère de la profession.

Une augmentation de la partie socle insuffisante :

  • Doublement pour tous de l’ISOE (part fixe)  qui passe à 2 550€ bruts/an ( soit +104€ brut/mois)
  • Certains personnels enseignants (enseignants référents pour les usages du numérique, enseignants référents des élèves en situation de handicap, conseillers pédagogiques, enseignants en milieu pénitentiaire, directeurs de Segpa), ainsi que les CPE et les PsyEN qui ne bénéficient pas de ces indemnités verront leur indemnité de fonction revalorisée d’autant.
  • Augmentation de la prime d’attractivité mais dans une moindre mesure que ce qui était prévu initialement: Seuls les échelons 2 à 7 verront leur prime d’attractivité augmenter
  • D’autres mesures fluidifieront le déroulement de carrière (accès à la hors classe et à la classe exceptionnelle, passage à l’échelon spécial).

L’avis du SE-Unsa

Les pertes de pouvoir d’achat dues à l’inflation ainsi que les effets délétères du gel du point d’indice depuis 20 ans ne seront pas rattrapés.
-De plus, ces choix démontrent une fois encore l’incapacité du président de la République à tenir ses promesses de campagne : « 10% pour tous sans condition ».
Ils laissent sur le bord de la route les collègues en deuxième partie de carrière et montrent  que le président ne comprend toujours pas les enjeux et les réels besoins de l’École et de ses personnels.
Enfin, la plus grande partie de ces augmentations repose sur de l’indemnitaire qui n’est pas pris en compte dans le calcul de la retraite.

>> Lire l’article Rémunérations : un socle qui ne solde pas les comptes

Un pacte à côté de la plaque

Le « travailler plus pour gagner plus » obsessionnel du président  provoque à raison la colère des personnels qui ne se sentent pas reconnus et auxquels on renvoie qu’ils n’en font jamais assez.

 Par ailleurs les arbitrages du pacte conduisent à accroître les inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes, entre le 1er et le 2d degré, soit tout le contraire de ce qui était nécessaire et attendu.

La mise en place du pacte enfin, s’apparente sur le terrain à une usine à gaz qui va faire perdre de la souplesse là où elle existait et risque d’introduire la concurrence entre collègues sans résoudre le fond du problème qui est de recruter plus d’enseignants pour pouvoir assurer le remplacement.

>> Lire l’article Un pacte à côté de la plaque

L’avis du SE-Unsa

L’École a besoin que lui soit redonnés des moyens pour l’essentiel, c’est-à-dire sur les temps de classe.
Elle a besoin que les conditions d’exercice et de rémunération s’améliorent pour tous et partout sur le territoire, et en particulier là où les conditions d’exercice sont les plus difficiles.

À aucun moment l’exécutif ne semble s’interroger sur les raisons de la désaffection et des désillusions de la profession
Parmi toutes ces raisons, trois sont majeures :

·         Le niveau de rémunération des enseignants reste inférieur, à diplôme équivalent, sur le marché du travail national et en dessous des rémunérations des enseignants de  l’OCDE

·         Les conditions d’exercice se dégradent – y compris en raison des actions de l’employeur – avec de plus en plus d’injonctions et de moins en moins de moyens pour réussir leurs missions d’enseignement. 

·         Les mobilités empêchées, géographiques ou professionnelles, heurtent les projets de vie et découragent les personnels.

 En lieu et place, le président a fait des annonces péremptoires, et illusoires et démagogiques à destination des parents d’élèves pour leur promettre qu’il n’y aurait plus de problème de remplacement à la rentrée et que le recours aux heures supplémentaires allait résoudre les difficultés et les défis majeurs auxquels l’École est confrontée.