Le SE-Unsa a été reçu par la mission ministérielle chargée de faire des propositions pour transformer la voie professionnelle scolaire. Cette mission est pilotée par Céline Calvez, députée LREM des Hauts-de-Seine, et Régis Marcon, chef cuisinier. Vous trouverez ci-dessous une synthèse de notre présentation et l’intégralité en PJ.
Le SE-Unsa a rappelé 5 idées-forces :
- l’objectif principal doit être de conduire 100% des élèves à l’acquisition d’un diplôme ;
- les politiques mises en œuvre doivent avoir pour ambition l’élévation du niveau de qualification ;
- le remède au chômage des jeunes ne peut se résumer à une promotion tous azimuts de l’apprentissage ;
- la diversité de la formation professionnelle (publics, parcours scolaires, mode de formation) doit être prise en compte. Toute généralisation se révèle impraticable et contre-productive ;
la carte des formations ne doit pas être élaborée en relation étroite avec le marché local de l’emploi. Elle doit être suffisamment diversifiée pour ouvrir le champ des possibles.
Le SE-Unsa est attaché à la promotion de la voie professionnelle.
Cela passe par une orientation davantage choisie et une meilleure réussite des publics actuellement scolarisés dans la voie professionnelle (réduction des abandons en cours de formation, lutte contre le décrochage, amélioration du taux de réussite aux examens, accès plus fluide au niveau III). Le problème de l’orientation/affectation en lien avec la dépendance très forte à la proximité géographique est également un élément important de la réflexion.
Qu’est-ce que réussir dans la voie professionnelle ?
Tout d’abord, c’est avoir réussi son orientation ou être capable de transformer une orientation subie en un projet de formation positif.
Ensuite, c’est terminer sa formation et obtenir un diplôme.
Enfin, c’est s’insérer professionnellement et socialement et être capable de prolonger sa formation (initiale et/ou tout au long de la vie).
L’apprentissage
L’apprentissage ne constitue pas la réponse unique aux difficultés d’insertion des jeunes, en particulier les moins qualifiés.
Malgré les multiples plans de relance, les allègements de charges et les aides distribuées aux employeurs, le nombre de contrats signés ne progresse pas, et on reste loin de l’objectif affiché. Seuls les contrats d’apprentissage dans le supérieur sont en augmentation. Par ailleurs, les ruptures pour les bas niveaux de qualification sont plus nombreuses. Les formations en apprentissage ne doivent pas se substituer à des formations sous statut scolaire. Elles doivent être proposées en complément et en priorité dans les CFA publics.
Le SE-Unsa s’oppose, sauf cas particulier en lien avec le projet de l’équipe pédagogique, à la mixité des statuts des publics en formation dans un même groupe pédagogique.
La place des régions
Pour le SE-Unsa, la formation professionnelle initiale du niveau V et du niveau IV doit continuer à relever in fine de la compétence de l’Éducation nationale et être implantée prioritairement au sein des EPLE et des UFA. Les personnels ainsi que l’élaboration des diplômes doivent rester sous la compétence de l’Éducation nationale.
Le SE-Unsa attend du ministère et de ses services déconcentrés qu’il :
- exerce ses prérogatives d’évaluation et de contrôle des politiques régionales de formation
- assure la nécessaire mise en cohérence de la carte nationale des formations, à travers le schéma national d’orientation et d’insertion professionnelles avec l’objectif de réduire les inégalités géographiques et de proposer une offre égale et de qualité sur l’ensemble du territoire.
L’élaboration des diplômes
Les branches professionnelles ont déjà une place importante dans le lancement des études d’opportunité pour la rénovation ou la création de diplômes professionnels ainsi que dans l’élaboration des référentiels d’activités au sein des CPC. La déclinaison des référentiels d’activités en référentiels de formation, programmes, épreuves d’examen, nécessite une expertise et un travail complexe. Elle ne peut se faire en quelques mois si on veut garantir la qualité des travaux.
Les liens avec le chantier Mathiot sur le bac
Il nous semble important de réfléchir à des évolutions parallèles du bac pro et des bacs généraux et technologiques. Ainsi les pistes de la mission Mathiot pourraient être reprises :
mise en place de contrôles en cours d’année en substitution du CCF /partiels à la fin de chaque semestre. Création d’une indemnisation spécifique et alignement sur la pondération des LEGT pour les classes à examen.
à la fin du 2ème semestre de 1ère, délivrance du diplôme intermédiaire
suppression de l’épreuve d’oral de contrôle (rattrapage) remplacée par l’étude du livret scolaire.
La mission nous a principalement interrogé sur 3 thématiques :
La place de l’enseignement général
Le SE-Unsa est attaché à l’enseignement général et ce pour 2 raisons. Il est important pour l’insertion citoyenne et pour l’évolution professionnelle. En revanche son uniformisation actuelle interroge. Le SE-Unsa ne serait pas opposé à des évolutions qui permettraient d’établir plus de lien avec les spécialités en particulier en CAP.
Les parcours mixtes
Si l’alternance statut scolaire/statut d’apprenti peut être une réalité individuelle, le SE-Unsa refuse que les parcours mixtes soient imposés dans le cadre de la carte des formations (1 année scolaire + 2 années en apprentissage ou 2 années scolaires + 1 année d’apprentissage)
L’évolution des formations tertiaires
La question de l’insertion des diplômés du tertiaire administratif est évoquée. L’insertion post bac est en effet assez limitée.
Pour le SE-Unsa, il n’est pas envisageable de restreindre les capacités d’accueil brutalement et sans prévoir de solutions alternatives viables.
Le SE-Unsa est favorable à la création de formation bac +1, notamment pour pallier le manque de places en BTS.
Documents joints
contribution_voie_pro_du_SE-Unsa