Refondation : une vraie gestion des recrutements

Article publié le mercredi 7 novembre 2012.

La formation des enseignants et des personnels d’éducation a été au cœur des débats de la Refondation. Si la place du concours a focalisé l’attention, pour le SE-Unsa, elle n’est que la conséquence de tout un dispositif.

Les volumes de postes aux concours sont désormais connus. Ils sont en très forte hausse dans tous les corps. Le ministère a en effet prévu de recruter 40 000 enseignants et CPE cette année. Disons-le tout net, ce ne sera pas une mince affaire. En effet, le vivier de candidats, aujourd’hui étudiants en M1 ou M2, n’est pas extensible et les dernières années ont vu un effondrement dans certaines disciplines du second degré. En conséquence, il convient de mettre en œuvre des procédures cohérentes et de long terme si l’on veut améliorer la qualité de la formation et attirer des candidats.

2013 : l’année de la transition

La création des Écoles supérieures du professorat et de l’Éducation (Espé) pour la rentrée 2013 est le premier signe de la reconstruction. Pour le SE-Unsa, il convient de garantir leur autonomie financière ainsi qu’un double regard Éducation nationale/Enseignement supérieur sur leur gouvernance.

Si un recrutement en fin de M1 semble probable, les Espé ne devront pas se contenter de couvrir le champ du M2. Des dispositifs de préprofessionnalisation, dès la deuxième année de licence, ainsi que des prérecrutements en fin de licence et en M1 doivent absolument compléter le dispositif. Pour le SE-Unsa, choisir de devenir enseignant ou CPE, au bout de 5 années d’études supérieures, doit se faire en toute connaissance de cause et ce, dans les meilleures conditions possibles. Il faut donc en finir avec cet écrémage social que nous avons connu ces cinq dernières années. Il convient alors de mettre en place des dispositifs garantissant un revenu aux étudiants issus de milieux modestes ou disposant de peu de ressources.

À l’autre bout, les Espé devront également prendre en charge la forma-tion continue des personnels.

Tout ce processus implique que l’on réserve des moyens pour recruter et former des formateurs de terrain qui pourront également intervenir en Espé. Aujourd’hui, le potentiel est extrêmement réduit dans le premier degré et très faible dans le second. Or, une formation professionnelle intégrée, telle que la porte le SE-Unsa, ne pourra se mettre en place sans eux. La tâche est immense. Tout ne se fera pas d’un claquement de doigts. Le SE-Unsa sera un interlocuteur exigeant. L’échec est interdit. La qualité du système éducatif est à ce prix.